Le 28 novembre dernier, nous avons eu la chance d'assister à la première du documentaire de Lawrence Côté-Collins. Nous appréhendions de voir l'œuvre puisqu'il s'agit d'un sujet très délicat lorsqu'on parle de violence et de schizophrénie. Nous avons aimé la façon dont Lawrence a traité le sujet, avec beaucoup de sensibilité et le souci de sensibiliser le public à la schizophrénie.
Évidemment, on aborde les meurtres que Billy a commis: on en fait mention sans ménagement de la gravité, sans pour autant y mettre l’accent ou tomber dans le sensationnalisme. On met plutôt en lumière le fait que Billy avait la maladie depuis tellement longtemps sans que personne ne le voit. Les psychoses répétitives ont fait des ravages dans le cerveau de Billy, le menant, dans son cas, à commettre l'irréparable. On y voit sa souffrance.
Le documentaire démontre bien l'évolution des symptômes et ce qui se passe vraiment dans la tête de Billy. Nous découvrons un jeune homme sensible, intelligent, créatif qui tente de donner du sens à des expériences troublantes dans un monde où il est éloigné de ses proches, incompris, sans soutien. La consommation semble omniprésente dans sa vie. Il en résulte des déboires l’amenant à s’isoler davantage jusqu’au passage à l’acte.
Il est aussi question de son rétablissement en prison. La médication, le soutien de ses proches, l'hygiène de vie et toute la force de Billy qui a le courage de faire face à son geste malgré la culpabilité.
Ce documentaire amène des questions et débats, notamment comment son trouble de santé mentale est resté non diagnostiqué et traité avant de commettre l'irréparable. Il est aussi question des conditions d’incarcération déplorable pour une personne avec des symptômes comme ceux de Billy.
Lawrence a pris soin d'intégrer à son documentaire des statistiques, des notions théoriques (définition de la schizophrénie, l'impact de la consommation de drogue, etc.) et des messages clés, par exemple, l'importance de prendre en charge rapidement la personne malade, que les familles ont une importance immense dans le rétablissement de leurs proches atteints, etc.
Nous vous recommandons vivement de voir ce documentaire!
Si vous êtes bouleversés par le film ou la lecture du livre, si vous avez des questions concernant la schizophrénie et les psychoses, nous vous invitons à nous contacter si vous avez besoin de soutien.
- 1 877 866-2323
- info@schizophrenie.qc.ca
MISE EN GARDE
Il est important de rappeler que la schizophrénie n'est pas synonyme de violence. Les actes violents sont rares et ne définissent pas les personnes vivant avec cette maladie.
1) On associe souvent la maladie mentale comme la schizophrénie et les troubles psychotiques aux actes de violence. Cette association est discriminatoire envers les personnes touchées par la schizophrénie et les troubles psychotiques et alimente la méfiance de la population.
2) Ne présumons pas qu'une personne qui a un trouble de santé mentale commettra des gestes violents (ni qu’un individu qui a commis un acte de violence est nécessairement touché par un trouble de santé mentale). D’autres facteurs déterminants - autres que la maladie mentale - peuvent expliquer qu’un individu pose un acte violent.